lundi 13 janvier 2014

Variations sur un même fil


Il y a de ces mots qui m’obsèdent, me fascinent dans toute leur essence. Un mot qui sans avertissement se glisse dans ma tête et part dans tous les sens. On dit qu’une image vaut mille mots, et si on allait à contre-sens?

Par un jour froid de janvier, j’ai eu envie d’entendre mes pas craquer sur la neige. Sans but précis, je me suis laissée porter, le but n’étant pas la destination. Marcher pour mieux se perdre en soi, c’était ça l’intention. Ces pas je voulais les faire aussi à l’intérieur de moi. Une nouvelle année, on fait tous un bilan, ça va de soi.  On refait le fil des évènements; les beaux, les mauvais moments défilent. On voit du bon dans le mauvais et du mauvais dans le bon, on essaie de faire la part des choses, mais on ne peut pas réécrire l’histoire. Au fil de nos pensées, on cherche un sens et on mélange les émotions. Les larmes coulent de froid, en apparence. On essaie de démêler les fils même si on nage dans la confusion. On se faufile entre les lignes qu’on n’a pas su ou pas voulu lire. On trébuche sur les mots qu’on n’a pas su, pas pu, pas dû dire. On revoit tous ces instants où on a eu l’impression de marcher sur un fil. On revit nos manques de courage quand cette voix intérieure a chuchoté : « Tu te défiles… » et qu’on ne l’a pas écoutée. On revit ces moments  qui ont fait de nos joues une mer déchaînée.  De ceux qui nous emportent et qui nous confirment notre destinée. On sourit aussi à ces actes de bravoure ou d’inconscience et qu’on a laissé nos fils se toucher.  Atteindre ce point de non-retour et dire ce qu’on pense en toute impudence et pouvoir finir avec un… touché! Ce qui nous amène parfois à couper des fils, parce qu’on n’en tire plus de bien et qu’on se fait mal pour rien. On cherche de nouvelles connexions, on en renforce et on renoue certains fils. De ceux qui persistent si minces soient-ils à travers le temps, parce qu’ils le sont quand c’est vraiment important. On espère et persiste à trouver quelqu’un avec qui nouer nos fils, parce que le temps ça file…


Dans le froid d’un jour de janvier j’ai compris que finalement, tout ne tient que par un fil…