Il y a de ces mots qui
m’obsèdent, me fascinent dans toute leur essence. Un mot qui sans avertissement
se glisse dans ma tête et part dans tous les sens. On dit qu’une image vaut mille
mots, et si on allait à contre-sens?
Par un jour froid de janvier,
j’ai eu envie d’entendre mes pas craquer sur la neige. Sans but précis, je me
suis laissée porter, le but n’étant pas la destination. Marcher pour mieux se
perdre en soi, c’était ça l’intention. Ces pas je voulais les faire aussi à l’intérieur
de moi. Une nouvelle année, on fait tous un bilan, ça va de soi. On refait le fil des évènements; les beaux,
les mauvais moments défilent. On voit du bon dans le mauvais et du mauvais dans
le bon, on essaie de faire la part des choses, mais on ne peut pas réécrire
l’histoire. Au fil de nos pensées, on cherche un sens et on mélange les
émotions. Les larmes coulent de froid, en apparence. On essaie de démêler les
fils même si on nage dans la confusion. On se faufile entre les lignes qu’on
n’a pas su ou pas voulu lire. On trébuche sur les mots qu’on n’a pas su, pas
pu, pas dû dire. On revoit tous ces instants où on a eu l’impression de marcher
sur un fil. On revit nos manques de courage quand cette voix intérieure a chuchoté :
« Tu te défiles… » et qu’on ne l’a pas écoutée. On revit ces moments qui ont fait de nos joues une mer déchaînée. De ceux qui nous emportent et qui nous
confirment notre destinée. On sourit aussi à ces actes de bravoure ou d’inconscience
et qu’on a laissé nos fils se toucher. Atteindre
ce point de non-retour et dire ce qu’on pense en toute impudence et pouvoir
finir avec un… touché! Ce qui nous amène parfois à couper des fils, parce qu’on
n’en tire plus de bien et qu’on se fait mal pour rien. On cherche de nouvelles
connexions, on en renforce et on renoue certains fils. De ceux qui persistent
si minces soient-ils à travers le temps, parce qu’ils le sont quand c’est vraiment
important. On espère et persiste à trouver quelqu’un avec qui nouer nos fils,
parce que le temps ça file…
Dans le froid d’un jour de
janvier j’ai compris que finalement, tout ne tient que par un fil…