On a tous en nous une partie
naïve, on offre candidement notre confiance.
On trouve une oreille attentive,
on se laisse aller aux confidences.
On oublie la défensive, emporté
dans le vertige de cette connivence.
On vit de façon presqu’exclusive,
aveuglément dans cette alliance.
On commence à manquer de
perspective, on accepte les reproches en silence.
On se lance dans l’introspective,
on cherche dans tous les sens.
On cherche autour une
alternative, on prend ses distances.
On voit la rétrospective et on
reprend lentement conscience.
La douleur n’en est que plus vive
quand on retrouve sa clairvoyance.
La morsure n’en est que plus
agressive, le ressentiment plus intense.
La tristesse se fait évasive,
elle laisse place petit à petit à l’offense.
La colère monte primitive, tout s’explique insidieusement avec violence.
Notre réflexion se fait
vindicative, on finit par dire ce qu’on pense.
Les paroles se font incisives,
dépouillées de toute clémence.
Et la coupure est définitive, on doit
se rendre à l’évidence…
La trahison est le pire des
poisons.