mardi 5 novembre 2013

Lost in transition

On se cherche, on s’égare et pourtant, tout tourne autour d’une presque sainte-trinité; la tête, le corps et le cœur. On jongle avec les trois, on tente de trouver un équilibre, on le perd souvent. On a l’impression de marcher sur un fil. Ce n’est pas un chemin facile, on passe à travers les épreuves, on s’écorche le cœur, on en perd la tête, chaque parcelle de notre corps nous fait mal. Pourtant, on continue, on s’accroche,  on refuse de lâcher prise, on se bat et on perd parfois, mais dans chacune de nos défaites, il y a une petite victoire, une petite gloire qui se fait désirer, dans nos moments les plus sombres quand bien du temps est passé et que tant de larmes ont coulé, on finit par comprendre et le cœur se fait plus léger, le corps reprend un rythme normal, la tête soulagée jusqu’aux prochains remous. On passe notre temps à tenter les balancer, ne pas investir l’un plus que l’autre, mais on ne réussit pas à tous les coups. On encaisse les coups et vient le moment où on prend parti, on décide de faire taire certains au profit d’un seul. Pourtant, on ne peut en considérer qu’un, on se fait vite rattraper par les deux laissés derrière. On passe notre vie entière à tenter de donner un sens à tout ça. On fait des erreurs de parcours, on se tricote un manteau de regrets, de remords, on tente de les distinguer. On ressasse les moments passés, les actes manqués, les mots jamais prononcés, les gestes jamais posés. Est-ce que ça aurait vraiment changé les choses, le cours de l’histoire? Qu’est-ce qui se passe vraiment quand on fractionne, qu’on compartimente?

La tête résonne et nous raisonne. Elle nous remet en question, nous force à nous arrêter, mais si on n’écoute qu’elle, on passe parfois à côté des choses. On n’est que spectateur de la vie, on endolorie l’impulsivité, on oublie de vivre simplement. Garder la tête froide, refroidir ses ardeurs, on y perd parfois notre chaleur, notre candeur. Elle nous oblige à se regarder en face, on ne peut faire semblant avec elle, elle tient nos comptes, elle fait des listes. Elle omet, elle pardonne, mais elle n’oublie pas. Elle nous ramène à l’ordre. Elle nous rationnalise, mais elle nous rationne aussi. À n’écouter qu’elle, on tombe en carence. Elle ne peut être la Reine suprême.

Le corps régit nos instincts, enfant sauvage, il ne se fit qu’à son intuition. Pas de faux-fuyants avec lui, il ne joue pas de double jeu. Il invite le désir, l’envie, mais aussi la souffrance. Il transcende en sensations, il crée la chair de poule, la chaleur au creux des reins. Roi fou, il ne vit que pour ses instincts. On a parfois besoin de se perdre en lui, il crie sans prononcer un mot. Il fait perdre le contrôle, brûle notre tête. Il nous fait ressentir toute l’intensité des sens. Il se plaît à nous murmurer oui, quand la tête dit non. Maître du plaisir, il demande, exige et obtient. Il nous plonge dans l’euphorie si on sait l’écouter, le décrypter.

Le cœur, enfant terrible, nous fait braver les tempêtes, plier les genoux. IL nous emporte dans sa candeur, ne pense pas aux conséquences. Il court, nous affole, exige tout mais ne demande rien à personne. Il s’emporte et fait voler en éclats les portes. Il s’emballe, éclate et se déchire. On recolle ses morceaux pour mieux les mettre en pièces, mais tel un phœnix, il finit toujours par renaître de ses cendres. On tente de le protéger, mais il finit toujours par nous esquiver. On tente de le museler, mais il arrive à crier. Il est la peur, mais aussi le courage dans un aveu, l’indignation dans un affront, la colère dans une injustice. Il bat de joie et de tristesse. Il inspire en nous toutes ces contradictions, ces sensations. Il dicte nos maladresses, notre tendresse. Il est fort malgré toute sa délicatesse. 

3 commentaires:

  1. Bravooooo championne!!! Bienvenue dans la blogosphère. Love U!

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  2. Youppi! Très heureux de te compter parmis nous..! J'ai bien hâte de te lire à nouveau. Très beau texte en passant.. :)

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